Espace Monique Lise Cohen

Archives de l’Organisation Juive de Combat

Archives O.J.C – Documents

Histoire des juifs

Texte manuscrit tapé à la machine à écrire sur papier pelure, trouvé incomplet et brûlé
dans les archives de mon père (zal)

 

 Depuis ce jour-là les recherches de tous ordres ont été guidées et surveillées étroitement par ceux qui détiennent sur le globe, la puissance réelle. Et la vanité aidant, grâce à l’imprimerie, les chercheurs ont, depuis, préféré la gloire d’être connus à la puissance réelle que dispensa un secret à celui qui le détient.

L’imprimerie mit en contact les concepts et les idées les plus éloignées les unes des autres, souvent les plus contradictoires. Elle sema le doute, détruisit la cohésion barbare mais puissante des peuples et sapa les fondations idéologiques des sociétés.

Tout ce qui dans les charpentes sociales, tenait de l’esprit, finit par être renversé. Loin d’en conclure que l’homme est désarmé s’il se livre à lui-même ou à l’un de ses semblables, les hommes se sont comptés, au contraire, davantage dans la boue où ils s’étaient reconnus ; animés qu’ils étaient par le secret mais inavoué espoir d’être vainqueurs dans la lutte pour la vie, dont, seul(es) les lois continuaient à régir le monde, et d’apprendre, en transformant leur ignorance en malhonnêteté, à définir les maîtres au lieu d’être les esclaves.

Après avoir été l’instrument de la propagande des idées et des esprits et avoir donné naissance ainsi, au protestantisme et aux bouleversements politico-militaires qu’il détermine, après avoir été l’instrument qui propage la vérité et être devenus ainsi l’avant-propos des révolutions politiques de l’avant-dernier siècle ; l’imprimerie jointe à la liberté de la parole dont ces révolutions avaient éprouvé le besoin de prôner l’usage, l’imprimerie et, après elle, tous les moyens de divulgation, s’est retournée contre son but et elle est devenue l’instrument qui propage le mensonge, l’escroquerie politique et l’expression bestiale des instincts criminels élevés en philosophies et librement divulgués grâce à … la liberté de la parole.

La Renaissance, premier effet de l’imprimerie, exerça une influence puissante sur la vie et la littérature juives. L’influence des idées nouvelles engendra des soubresauts intellectuels au sein du judaïsme ; querelles et révoltes devinrent fréquentes, en même temps l’extension des études hébraïques devint considérable. Sous l’influence du cabaliste PIC de la MIRANDOLE ; le Pape SIXTE IV fit traduire le ZOHAR.

Un certain Levita, juif d’origine bavaroise, réfugié en Italie, rentra chez lui pour y instruire le protestant Faguis (Fagius?). Il était en même temps l’ami de GEORGES de SELVES, catholique, ambassadeur de François 1er. Appelé à professer à Paris, il déclina l’invitation. Pendant 30 ans, il se consacra à l’étude de la Bible.
En Allemagne, un hébraïsant Reuchlin eut des maîtres juifs (Jacob LOANS), étudia la Bible dans le texte hébreu, se rendit compte des erreurs

 

des erreurs de la Vulgate (traduction latine de la Bible, texte officiel de l’Eglise) et forgea ainsi l’arme de la réforme. En 1510 il défendit les juifs contre le maître-chanteur Pfefferkorn, un apostat, devant l’Évêque URIEL de Mayence qui avait obtenu un ordre de destruction contre le Talmud. Dans cette affaire l’Empereur convoque Reuchlin comme expert. Reuchlin eut gain de cause et vit son jugement confirmé par Rome en 1516. mais les intrigues des Dominicains firent annuler ce jugement. Luther prit alors position pour Reuchlin. Peu après il se rallia à (?) lui-même aux anti-juifs.

Un certain ANTONIO de MONTESINOS publia un livre relatif aux indiens d’Amérique et émit l’hypothèse que ces peuplades étaient les vestiges des dix tribus d’Israël. Les puritains anglais, grands lecteurs de la Bible, en furent particulièrement intéressés à l’égard des juifs et état d’esprit favorable, joints à l’ascension de Cromwell détermina un juif des Flandres, réfugié d’Espagne, à entreprendre le Grand Protecteur pour l’amener à l’accès de l’Angleterre aux juifs. Il revint en 1666. Dès 1664, il y eut une communauté à Londres, dont le premier rabbin fut Jacob SASPORTAS.

Chassés d’Espagne, les marranes avaient réussi ainsi à rétablir en Angleterre un nouveau refuge.
Au XIVème siècle, il en vint s’installer à Hambourg, où ils s’organisèrent rapidement. Ils y maintinrent les distances à l’égard de leurs coreligionnaires allemands. Après avoir permis avec peine à quelques juifs allemands de faire partie de leur communauté, ils les en expulsèrent en 1664.
L’époque était propice à des explosions de mysticisme. Déséquilibrés par les cataclysmes politiques qui avaient fondu sur elles, préparés à n’importe quoi par la philosophie mystique du Zohar. Les masses juives étaient prêtes à suivre le premier homme qui se présenterait en chef. Dans l’Italie du XVIe siècle que l’arrivée des fugitifs d’Espagne avait fait sortir d’une quiétude séculaire pour la plonger soudainement dans une succession remarquable d’expulsions et de persécutions antijuives de toutes sortes ; l’heure était propice pour un DAVID REUBENI, frère prétendu d’un roi mythique d’Arabie descendant des dix tribus.

Il se présenta, muni de fausses lettres de créances, devant le Pape et lui demanda une flotte.
Il était accompagné d’un disciple Salomon MOLKHO, qu’il avait recruté au Portugal d’où il était prudemment parti après y avoir causé une sérieuse agitation. Ils furent reçus par le Pape mais se heurtèrent à la haine violente de Jacob MAUTIUS. CLEMENT VII leur (les) aida à fuir. Ils partirent s’adresser à Charles V pour lui demander une aide militaire dans une guerre des juifs contre la Turquie (1). L’empereur les ramena en Italie et les fit mourir sur le bûcher.
Quelques écrivains illustrèrent le judaïsme italien de cette époque : ABRABANEL, l’historien LEON MODENA, le mystique auteur de la prière pour soir de nouvelle (?) et SIMHA LUZZATTO.
Le refuge essentiel des juifs d’Espagne, c’était la Turquie. L’histoire qui s’était préparée : infliger aux juifs d’Espagne et à beaucoup d’autres en Europe, un sort catastrophique, avait eu la charité de leur préparer en même temps un puissant refuge.

 

Par une ironie du sort, et ce n’est pas la première dont l’histoire nous montrât l’exemple, ennemie héréditaire du peuple juif, Byzance venait de tomber sous les coups d’un adversaire tout à fait imprévu qui venait du fond des steppes mongoles pour lui porter le coup mortel. Et cette Byzance allait devenir ainsi le suprême refuge.
Constantinople (anciennement Byzance, qui allait devenir Stamboul) était tombée aux mains de Turcs un peu okys (?) d’yb (?) siècle avant l’expulsion d’Espagne (1453).

Les Turcs avaient fait preuve d’un libéralisme total à l’égard des populations assujetties, parmi lesquelles se trouvait un petit noyau juif. L’on n’exigeait nullement d’elles l’abandon de leur religion ou de leur nationalité. La capitulation qui leur fut imposée n’était pas écrasante. Les haineux européens qui, pour la première fois depuis trop longtemps venaient de recevoir une excellente leçon de l’Orient, se sont toujours complus par la (suite) à décrire la Turquie comme le pays du plus noir despotisme et de la plus (grande) barbarie. Malheureusement pour ces « propagandistes » des siècles récents, l’histoire est là pour dévoiler la Turquie comme un pays d’un libéralisme tel que même aux yeux d’un Anglais, il semblerait excessif. La liberté économique était totale. Il n’y avait pas de taxes spéciales ni d’obligations corporatives. Chacun accomplissait librement le travail qui lui… achetait et vendait selon son bon plaisir. Là on pourrait imaginer un exemple parfait de libéralisme économique (formule ?). La liberté religieuse, ethnique était telle que le grand rabbin …PSALI, premier sou régime turc, siégeait au Divan… Rabbin …muphti (1455-1493). Le successeur de ce Grand Rabbin fut M..SH ..CHI (1493-1525), (I) Talmudiste, de Padoue, astronome et médecin, auteur d’un commentaire sur Rashi qui combattit les Caraites de Turquie.
Le libéralisme des Turcs est assez manifeste par le libéralisme de leur gouvernement. On leur reprochait leur actes de piraterie. Simple affaire de mots. c’étaient là des actes de guerre qui s’accomplissaient contre les Nations avec lesquelles la Turquie se trouvait en désaccord politiques et économiques. Ce qu’on leur reproche en fait c’est d’avoir osé asservir des chrétiens, dix ans plus tôt des Européens. Quand l’Européen va chercher en Afrique ou en Asie les matières premières nécessaires à son alimentation ou à son industrie, les guerres qu’il fait dans ce but sont des guerres civilisatrices.

Quand un Ori….fut-il un semi-oriental comme le juif s’en vient en Europe pour…la subsistance au prix d’un labeur rude et énervant apportant…temps à ces barbares de GOIM la brillante civilisation de l’Orient… un « parasite » quelque fois … « tyran ».
Sur de point… tous les Européens sa valent, dans la mesure du moins où ils ap… quelque chose de la civilisation grecque, ils savent mentir avec… de réelle sincérité. I)
Les dates indiquées concernent la durée des fonctions publiques (?)

 

Les juifs immigrés d’Espagne s’illustrèrent bientôt dans le domaine de la médecine et….. de la technique d’armement.
En 1492 JOSCHKE CHAMEN, arrivé d’Espagne, devint le médecin du Sultan Bajazeth II (1495-1520) et de SELIM I (1512-1520). Son fils MOISE continua les fonctions médicales auprès de SOLIMAN V. La terrible légende du meurtre rituel parvint à se frayer un chemin jusqu’aux pays de la sublime porte. Et détermina ipso facto l’affaire MAZI..LIA. La réaction consista en un édit stipulant que désormais ces sortes d’affaires seraient portées devant le tribunal du Sultan.
A cette époque, un financier juif de naissance JOSEPH NASSI et sa tante Gracia après avoir quitté l’IBEIRE pour une sorte de pérégrination à travers l’Italie et les Flandres finirent par rejoindre la Turquie où Nassi devint sans coup férir le conseiller de SOLEIMAN. La France avait confisqué les biens de la famille Nassi. Le Sultan en demanda la totale restitution.
Trois ans plus tard, l’adversaire ne s’étant pas exécuté, il ordonna la confiscation d’un tiers de toute cargaison originaire de France. Ce sont probablement les actes de piraterie que l’on reproche aux Turcs.

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La population de Galilée était montée à 500 familles. De nombreux penseurs vinrent l’enrichir de tous les coins de l’Europe et d’Afrique. JACOB BERAB, Rabbin de Fez vint s’établir à Safed et désireux de rétablir la SEMIKHA (imposition des mains intronisant les jeunes Rabbins, il réunit 25 collègues et, avec leur approbation intronisa JOSEPH KARO, le futur auteur du SOULKHAN ARUKH et Moïse DA TRANI. Malheureusement, pour avoir été averti plus tard que les autres, le Grand Rabbin de Jérusalem LEVI BEN HABIB opposa son veto à ce projet de renaissance rabbinique, qui échoua par le relâchement de la discipline.

A la même époque vécut Saloémon ALKABER, l’auteur de l’hymne sabbatique « LEHO DOYDI ». Il y eut ainsi une recrudescence de mysticisme dont l’école de Safed s’avéra rapidement le siège et la Source. dirigée par ISAAK LOURIA et, plus tard par son élève HAYIM VITAL dont un élève, Isaïe HURWITZ a joué un certain rôle dans la littérature mystique, cette école animée d’un messianisme avide, mystique sans fondations solides dans la réalité, prépara l’épisode catastrophique de SABBATAI ZEWI.

Né à Smyrne où son père était gérant d’une maison anglaise, Sabbatai Zewi (1625-1675) apprit des anglais que l’année 1666 était prévue par certains milieux chrétiens comme le début de l’ère messianique. Il fit ses études à l’école du Rabbin Joseph ESCAPA, mais fut attiré par le ZOHAR de LOURIA.
Ascète invétéré, il répudia deux épouses, l’une après l’autre. Ses talents de compositeur et de poète semblent avoir été remarquables.
En 1648, de plus en plus convaincu intimement de sa mission messianique, il prononça publiquement le Tétragramme (le nom divin en quatre lettres dont la prononciation est un acte irrévérencieux). ESCAPA et son collègue l’excommunièrent aussitôt. Mais un certain PINHEIRO et son groupe se rallièrent à Sabbata. Le prétendu Messie partie à Constantinople où il rencontra un certain Abraham JALEINI qui, pour servir son idole, produisit un faux qui prédisait la naissance du Messie Sabbatai ZEWI. Celui-ci partit à Salonique où il célébra ses noces avec la Thora et se vit bannir par les rabbins. Au Caire il finit par trouver le succès, grâce à un riche négociant CHELEBI, ascète de l’école de VITAL..
Il partit pour Jérusalem où il rencontra une Communauté réduite à la misère ; il repartit immédiatement au Caire pour chercher de l’argent chez Chelriabet ; de retour à Jérusalem, il fut acclamé comme le Messie. Il y entendit parler de Sara de Livourne, orpheline d’origine polonaise, qui fui les massacres de Chielnicki, et qui se proclamait sans cesse fiancée du Messie. Il la fit venir et célébra au Caire ses noces avec elle.. Chelbi mit sa fortune à la disposition du pseudo-couple royal. A Gaza, Sabbatai, infatigable voyageur ren(contra) NATHAN BENOAMIN LEVY qui se croyait le prophète Elie et annonçait à qui voulait l’entendre la conquête pacifique de la Turquie par le Messie. Ce contact fit de Nathan le prophète du mouvement. Après avoir organisé son « Etat Major » essentiellement com(posé) (de) propagandistes à la Nathan … astucieux hommes d’…
privé du candidat à la re… judéenne :…
ne et se proclama publique… comme…

 

La joie fut universelle, le Rabbin Aaron Lopapa et son groupe protestèrent avec véhémence, mais fut obligé de quitter précipitamment la ville. Il fut remplacé à son poste par HAYIM BEN VENISTE.
Le mouvement s’étendit à l’Europe occidentale. Il fut soutenu à Venise par Moïse Zaccuto, à Livourne, par MOISE PINHEIRO, à Amsterdam, par Isaac ACCAB et PEREIRA.
La psychose fut universelle. Seul Jacob LASPORTAS (Sasportas) demeura inébranlable. Mais l’heure de l’action semblait venue. Il fallait absolument alimenter cette explosion effective de la Collectivité par quelque événement d’éclat. Sabbatai partit pour Constantinople. Le bateau fit naufrage et Sabbatai Zewi fut déposé sur la côte des Dardanelles. Il fut immédiatement arrêté et emprisonné à Abides, où il fut traité comme un prince en captivité.
A Pâque en prison, il mangea l’agneau pascal avec ses fidèles lieutenants et prononça l’abrogation de la loi de Moïse et celle des jours de jeûne. Des visiteurs lui apprirent un jour qu’un « prophète », Néhémie COHEN, avait prédit un autre Messie que lui. Il le fit venir. Mais Néhémie, loin de se laisser convaincre, passa à l’Islam et dénonça Sabbatai comme rebelle au trône du Sultan. Le Sultan désireux de ménager les juifs et, en même temps de faire disparaître cette cause irritante de troubles, découvrit le moyen ingénieux d’envoyer un juif converti chez Sabbatai Zewi, pour l’amener à l’Islam. Le 15 septembre 1666, le faux Messie fut présenté au Sultan, accepta immédiatement le turban et sortit de cette entrevue avec le titre de Mahomet EFFENDI. Il avisa les siens que sa conversion s’était produite sur l’ordre de Dieu. Ses fidèles lui gardèrent leur confiance. Demeuré secrètement à sa religion d’origine, Sabbatai fut exilé finalement à Diccigne en Albanie où il mourut en 1676.
La psychose sabbatique eut encore des conséquences. mais les grandes masses juives étaient revenues au bercail de la raison. Les autorités rabbiniques reprirent les rênes et, pour en finir avec le mouvement, ils prononcèrent l’excommunication contre Nathan, la prétendue réincarnation d’Elie, qui mourut à Sofia en 1680.
Pourtant l’événement ne passa pas sans laisser des traces. La faiblesse psychologique que les coups de marteau répétés d’un demi-siècle de servitudes, d’expulsions, de tortures, de spoliations et de massacres, avaient déterminée dans le peuple juif, était arrivée à un stade tel que même la lâche retraite de cet i… le prétentieux qui n’a su exploiter un enthousiasme dont il était p…. grande partie l’auteur, ne p… réussir à éclairer les esprits. (BANAFO)UX de Smyrne réussit à réunir les fidèles de Sabbatai en proclamant l(e reto)ur prochain du faux Messie. Il fut excommunié avec ses amis. Mais le groupe (sub)sista et se donna pour chef CARDOSO qui se déclara successeur du Messie. Banafoux passa à l’Islam.

Un certain Mardochée EISENSTADT, juif alsacien, parcourut l’Europe centrale, l’Italie et l’Orient, se faisant passer partout pour le Messie et finit par menacer de passer au christianisme.
La 2ème femme de Sabbatai fit passer son jeune frère Jacob pour le fils de son ex-époux. le groupe se consolida autour de cette escroquerie. Jacob passa finalement à l’Islam et ses amis imitèrent son geste. Il se constitua ainsi une secte judéo-musulmane qui existe encore de nos jours (Dounnek).
En Pologne, Juda le Saint, combattu par le Hakham Zewi, partit pour la Palestine à la tête de 1500 hommes. La troupe s’éparpilla en route. Finalement un aventurier du nom de HAIYM MALAK proposa de vaincre le vice par son excès, organisa de monstrueuses orgies, et fit écrire que de la sorte il accélérerait la venue du Messie. Il fut excommunié par le Hakham Zewi.
Hayim LUZZATTO (1707-1747), talmudiste corrompu de mysticisme, composa un deuxième Zohar et « l’intégrité du …ste » à … Ses idées se répandirent grâce à un membre du cercle restreint qui s’était formé autour de lui ; YEKUTIEL CORDOR de VIL… HAGIZ, dans la crainte de voir l’hérésie sabbatienne se continuer dans le mouvement, voulut le dissocier. Luzzatto sui (lui) déclara par écrit se trouver entièrement en dehors du sabbataisme. Hagiz sui (lui) interdit d’écrire dans la langue du Zohar.
Son mariage et la ruine financière de son père, contraignent Luzzatto, à reprendre la plume. A nouveau soupçonné, il est excommunié en 1734. Il part se plaindre à Francfort et là l’autorisation lui est accordée de reprendre les études du Zohar à l’âge de 40 ans et en Terre Sainte. Hagiz confirme ces conditions. Il part à Amsterdam où il compose ses eux ouvrages « Chemin du Juste » et « Gloire au juste ». En 1737 il part en Palestine, mais miné par la peste, il meurt à Tibériade. Luzzatto peut être considéré à juste titre comme le père de la littérature moderne.
De la sorte, un mouvement issu d’un cerveau déséquilibré par une obsession mystique mêlée d’une ambition incroyable, finit par être exploité ou imité par des hystériques de toutes sortes, pour aboutir, pourtant, à un génial écrivain, qui, …se ses idées sont discutables mérite pourtant notre entière sympathie par la terrible incompréhension à laquelle il s’est heurté sans cesse, par son isolement, par le sombre destin qui fut le sie…
par la richesse, enfin, de … sensibilité d’écrivain et de penseur.
C’est ainsi (com)me cela arrive souvent dans l’Histoire … qu’une erreur ethnique sut p(ond)re un génie et que la sanction de l’erreur, au lieu de frapper les propagandistes responsables et ceux qui l’exploitaient, s’est acharnée sur un homme …….tentions étaient pures et chastes, un homme dont l’intelligence aurait pu briller au firmament intellectuel de son peuple, s’il n’était pas … en pleine réaction anti-mystique.
(fin du manuscrit)

Je décidais de tenter à nouveau ma chance et revins au bureau de poste. Plus de queue, une accorte jeune fille m’accueillit au guichet. « Ma rotzé adonis? « , que veut Monsieur? Je lui eait mon histoire et la Mitsva qu’elle accomplirait en expédiant mon paquet. Elle l’examina sous tous les angles et me dit : « un bateau part justement aujourd’hui ; Dans huit jours votre envoi sera arrivé. » Ce fut comme si un fardeau se détachait de mon coeur, je fus allégé.
Au bout d’un certain temps, je n’y pensais plus du tout. Un jour voilà qu’arrive une lettre des fils du vieux gardien du cimetière. Ils me racontaient que mon paquet était arrivé juste à temps à l’instant suprême. Depuis le commencement de sa maladie jusqu’à ses derniers instants leur père avait prié pour que cette grâce ultime lui soit encore accordée. Il avait expiré en regardant avec ravissement la terre de Palestine.
Après l’année de deuil les fils firent leur ALIJAH et vinrent en tout premier lieu me rendre visite. Ils me racontèrent que pendant les sept jours de Chiva qui suivirent la mort, toute la ville s’entretint de ce miracle : la terre était arrivée à l’instant même où le vieux gardien allait rendre l’âme. Le Rabbi déclara : les habitants d’Eretz Israël participent à l’Esprit saint et à la sainteté de Dieu. Ainsi ma première lettre portait que : il y a le temps et dans la deuxième l’heure n’a pas encore sonné enfin le sachet fut envoyé le jour de la mort même. J’eus beau expliquer aux fils que je n’y étais pour rien que c’était le fait des circonstances. ils me dirent : s’il en était ainsi comment aviez vous déterminé exactement la date? Comme ce ne fut ni avant ni après ce fut donc l’esprit saint qui vous a guidé. Je leur dis : ce n’est pas moi qui l’ai fait, c’est le pays lui-même. Comment comprendre cela? Tant que votre père fut en vie, le pays d’Israël l’attendait mais lorsque l’heure de sa mort approcha et qu’il ne fut pas venu, alors il lui envoya sa poussière, la POUSSIERE DU PAYS D’ISRAEL.

Conte hébraïque de S.J. AGNON S.J. AGNON romancier et conteur hébraïque contemporain, né en 1888 à BUCZACZ (Galicie) il a vécu 1907-1913 en Palestine, puis jusqu’en 1924 à Berlin enfin depuis de nouveau à Jérusalem où il vit actuellement.
Ses contes écrits dans le style des livres de contes populaires de l’Est juif, comptent parmi les meilleurs productions de la littérature hébraïque moderne.
Principales oeuvres : Vehaya heakov lemichor (Et la contrefait devint droit) 1929
Bassod yecharim (Dans le secret des justes) 1921
Histoire d’Ariel Moché le bibliothécaire 1926 et de nombreux contes dans les revues et journaux hébraïques.

LECTURES : Anthologie juive II volume : Usages funéraires p.137
Anthologie juive II volume : un texte de S.J. Agnon également « Tombe du pauvre » p.389
E.Holasy (?) : Orages sur Sion p.29, p.15 et 16.